Josef Bican, l’histoire d’un joueur tchèque, le buteur le plus prolifique depuis 1915
La chronique s’appelle Poussières d’étoiles, l’occasion encore cette semaine de sortir le plumeau pour vous dénicher un footballeur extraordinaire, certes oublié par une époque qui ne jure que par l’image instantanée. Son nom vous est très certainement étranger et pourtant il s’agit là du buteur le plus prolifique de tous les temps selon la très sérieuses Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation (RSSSF), devant Pelé, Romario et Puskas. Son nom est Bican, Josef Bican.
Qui es-tu Josef Bican ?
Né dans la capitale de l’empire Austro-hongrois, à Vienne, le jeune Bican vit dans la pauvreté avec sa famille, dont le père est footballeur à l’Herta de Vienne. Certains disent que c’est dans l’adversité que se forme la personnalité, caractère que se forge rapidement « Pepi », obligé d’aller jouer au foot pieds nus. Plus tard la légende fera apparaître cet élément comme déterminant dans la facilité qu’avait le joueur tchèque à contrôler un ballon.
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Le joueur signera son premier contrat à 18 ans, avec le prestigieux Rapid de Vienne, club qui le verra littéralement exploser : son habilité ballon au pied est tellement incroyable qu’il pouvait jouer différents rôles sur le terrain, créateur ou finisseur, selon les besoins de l’équipe. Bican était également capable de tirer avec les deux pieds, des frappes bien lourdes qui facilitèrent son ascension dans les différentes équipes qu’il fréquenta durant sa carrière. Autre élément majeur de son talent, sa rapidité puisque Pepi pouvait courir le 100 mètres en moins de 11 secondes, un physique bien construit qui n’est pas sans rappeler d’autres joueurs plus contemporains.
Puisqu’on vous dit que Pelé n’est pas le plus grand !
En 1937, Josef Bican retourna à la patrie de ses ancêtres pour jouer au Slavia de Prague, fuyant ainsi le parti Nazi grandissant en Autriche, dont la vigueur le conduirait à annexer le pays l’année suivante. C’est sous les couleurs rouge et blanche de sa nouvelle équipe que Pepi écrivit sa prolifique légende de buteur : en effet durant 8 saisons, il marque la bagatelle de 328 buts, poussant le vice à monter à 57 buts en 24 matches. Il fut le meilleur buteur d’Europe entre 1939 et 1944 : là est tout le paradoxe de la carrière de Bican. Alors que son talent était à son paroxysme, la guerre éclata, poussant les meilleurs joueurs en activité à lutter pour différentes couleurs sur le front, et surtout l’intérêt pour les championnats ayant perdu de leur superbe.
Au sortir du second conflit mondial, Bican était toujours un attaquant de haute volée, si bien que la Juventus de Turin s’efforça de le ramener dans ses filets, mais le joueur pris peur, estimant que les communistes allaient s’emparer de la Botte. Pas un grand visionnaire sur ce coup-là puisque c’est bien la Tchécoslovaquie qui subira le joug des copains de Staline. Lors de ses premiers émois footballistiques Bican avait refusé d’adhérer au parti d’Hitler, il continuera dans cette veine, refusant d’être assimilé au Parti Communiste.
Et peu importe les difficultés que lui feront subir les Rouges, Bican avait déjà gravé son nom dans la pierre de l’histoire, comptabilisant 805 buts en matches officiels, largement plus que ceux dont les noms résonnent comme des références. D’ailleurs l’International Federation of Football History & Statistics (IFFHS) ne s’est pas trompé en 1997, lui octroyant le titre de meilleur buteur du XXème siècle.
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