Histoire d’un joueur argentin, profession : canonnier
Bernabé Ferreyra en fut une, étoile, brillante et marquante pour toute une époque, si bien que, lorsqu’il s’agit de football argentin, certains parlent d’un avant et d’un après football professionnel ; d’autres argueront que c’est plus probablement un avant et un après Bernabé Ferreyra, répondant au doux surnom de Canonnier de Rufino, son lieu de naissance. Pourquoi ce surnom ? En rapport avec l’incroyable force de frappe de l’Argentin, des coups de fouets que diverses légendes rapportent à plus de 200km/h, et ce malgré un physique taillé dans une allumette !
Ratio positif
Comme l’indique son surnom, Bernabé Ferreyra est né en 1909 à Rufino, en Argentine et il fut l’une des premières, si ce n’est la première idole du football argentin, bien avant les Messi et Maradona. Avec des surnoms qui laissent à deviner un homme aimant caresser le cuir, tels que La Catapulte, La Bête ou encore le fameux Canonnier de Rufino, il commença à martyriser des défenses, très jeune pour les Tigre, toujours avec son instrument favori le cuir. Amateurs de Ligue 1, sachez que ce joueur participa à 13 rencontres avec les Tigre, marquant 19 fois. En 1932, le joueur signe pour River Plate où il joua 199 matches pour 201 buts. Avec River, Bernabé remplit son armoire à trophées et affirme sa légende.
L’homme pesait 73 kilos et mesurait 1,70 mètre, du coup pour nous il est facile d’imaginer le pouvoir d’attraction qu’avait ce joueur : comment un être, plutôt frêle, avait-il la force de propulser le ballon à plus de 200km/h, blessant de nombreux gardiens au passage ? Selon l’IFFHS, BErnabé Ferreyra a marqué 232 buts en 228 matches professionnels, un ration de 1.01 buts par match qui place le joueur dans la même catégorie que les étoiles brésilienne Friedenreich et péruvienne Valeriano López : les trois seuls sud-américains avec un nombre de buts plus important que celui des matches.
L’égal de Maradona
Bernabé Ferreyra est resté dans les mémoires grâce à ses exploits sur le terrain, et il l’est aussi pour avoir favorisé, aidé, encouragé une professionnalisation du football argentin. Auparavant, le football en Argentine était un simple jeu, un sport divertissant qui se transforma en passion et dévouement national avec le passage de Bernabé. Le peuple argentin se déplaçait dans les stades seulement pour voir jouer El Mortero de Rufino, qui, par sa seule présence, faisait croître une fièvre footballistique dans le pays. Et c’était surtout la garantie de voir des buts pour River Plate !
Il faut bien comprendre, que le foot n’est pas encore devenu une « religion » pour les argentins, mais tous sont du jour au lendemain passionnés par le destin de River et par celui de son attaquant vedette. Bernabé Ferreyra fut un immense joueur, un phénomène du football, dont beaucoup s’accordent à dire qu’il fut aux années 1920/1930 ce qu’a été Maradona dans les années 1980.