Focus sur le groupe D de l’Euro 2016, celui de la mort avec l’Espagne, la République Tchèque, la Turquie et la Croatie.
Ah ce fameux groupe de la mort donc, avec son leader incontesté qu’est l’Espagne et ses trois petits épouvantails qui se mettront en travers de son chemin lors de l’Euro 2016. L’Espagne doit à tout prix reconquérir le cœur de ses supporters après une Coupe du Monde plus que décevante, tandis que la République Tchèque, la Croatie et la Turquie n’auront rien d’autre à perdre que leur forme physique.
Les matches de groupe s’annoncent déjà comme une formidable bataille, bataille dans laquelle l’Espagne devra être à son meilleur niveau pour pouvoir espérer s’en sortir. De plus, les infiltrés que sont Modric, Rakitic, Kovacic et Turan auront certainement leur mot à dire face à cette Roja sûrement trop vite enterrée, jurisprudence France 2006.
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L’Espagne est-elle vraiment guérit ?
Beaucoup d’observateurs décrivent la sélection espagnole en perte de vitesse, orpheline du niveau des joueurs qui ont régalé le monde entre 2008 et 2012. Mouais, en attendant la Roja s’est qualifiée sans frissonner, auteur de prestations peut-être moins flamboyantes qu’à l’accoutumée, mais les résultats, eux, sont là pour témoigner: 9 victoires engrangées sur 10 matches de qualifications, des jeunes pousses (Alcacer) qui semblent enfin montrer l’étendue de leur talent. L’unique point « négatif » à retenir est que l’Espagne est en train de connaître la fin d’un cycle, et sa perte de joueurs emblématiques aura plus tendance à galvaniser les adversaires plutôt que les terroriser. La seule question qui demeure est la suivante: l’Espagne a-t-elle digéré le fiasco de la Coupe du Monde 2014 ?
La République Tchèque, constant sans être excellent
La République Tchèque est, j’en conviens, moins étincelante que par le passé (notamment depuis la séparation du pays en 1993), le manque de figure charismatique expliquant sans doute cela: plus de Nedved, Poborsky et autre Smicer, mais un collectif bien huilé qui permet au pays de se montrer pour la sixième fois consécutive lors d’une phase finale de l’Euro. En juin prochain, il faudra aussi garder en mémoire que si les Pays Bas ne sont pas présents, c’est grâce (ou à cause de, selon votre point de vue sur les Bataves) à l’équipe de République Tchèque. Autour de l’expérimenté capitaine Petr Cech, c’est une équipe plutôt jeune et inconnue qui foulera les pelouses hexagonales. Les bonnes performances de la Tchéquie dépendront essentiellement du niveau de forme de Rosicky: souvent blessé, le milieu offensif sera en grande partie responsable de la qualité de jeu, des succès comme des échecs.
La Turquie, l’éternel challenger
La dernière fois que la sélection turque a fait frissonner toute l’Europe, en 2008, c’était déjà Fatih Terim qui était aux commandes, un détail qui ne passe pas inaperçu. Les visages du football turc ont bien changé depuis cette dramatique demi-finale, et la Turquie peut aujourd’hui compter sur deux nouveaux hommes forts, Arda Turan du FC Barcelone et Hakan Calhanoglu du Bayer Leverkusen. Considérée par beaucoup comme l’épouvantail du groupe D, la Turquie pourrait bien surprendre une fois de plus, comme lors de la Coupe du Monde au Japon en 2002 ou lors de ce fameux Euro 2008: c’est lorsqu’on ne l’attend pas que cette équipe est la plus forte, mais saura-t-elle déjouer les pièges tchèque et croate ?
La Croatie et ses stars
Pour le coup, la Croatie peut effectivement s’appuyer sur un nombre impressionnant de joueurs de qualité: Modric, Rakitic, Srna, Perisic, Mandzukic, Kalinic, Kovacic tous jouent dans les meilleurs clubs européens de 2016, et tous ont envie de jouer un sale tour à leurs adversaires d’un été. Expérience, talent et fougue, la Croatie semble combiner tous les éléments nécessaires à un parcours grandiose. Pourtant, que la qualification fut longue et douloureuse, perdant un point pour une swastika de mauvais goût, changeant de sélectionneur en septembre: au final, l’équipe croate s’est sortie du piège norvégien et pourra défendre fièrement ses couleurs en France. Pas sûr que l’Espagne soit ravie de taper la Croatie si tôt dans le tournoi !
Crédit photo principale : Wikimedia – Clément Bucco-Lechat