L’édition 2018 du tournoi des VI Nations aura été marquée par la toute-puissance de l’Irlande. Celle-ci a réalisé, en s’imposant en Angleterre, le Grand Chelem le jour même de la Saint-Patrick… Une performance assez rare pour être saluée ! En revanche, la France aura de son côté beaucoup déçu dans cette compétition. Elle n’aura remporté que deux matches, contre l’Italie et l’Angleterre, avant de s’incliner contre l’Irlande, l’Écosse… et le pays de Galles (13-14).
Des Français joueurs mais mal payés
On pourra tout de même garder le sourire en se disant que le XV de France a beaucoup osé. Les bleus se sont montrés particulièrement joueurs, prenant des risques et réalisant de remarquables actions. Leur défaite du samedi 17 mars 2018 est à relativiser, dans la mesure où elle a eu lieu à Cardiff et n’a tenu qu’à un point, le score final étant de 14 à 13.
Les joueurs de Brunel ont montré de très belles choses, mais ils ont péché par leurs fautes de main et des erreurs d’inattention. Mathieu Bastareaud a probablement été l’homme du match, aussi bien en attaque qu’en défense. Gaël Fickou s’est également illustré à l’aile. Voici un petit résumé de cette rencontre :
https://www.youtube.com/watch?v=R62fXsjYt8w
De fait, on peut dire que ce ne sont pas les Gallois qui ont remporté la partie, mais les Français qui l’ont perdue tout seuls… Cela est particulièrement manifeste quand on se dit que Trinh-Duc et Machenaud ont chacun manqué une pénalité largement passable. Et plus encore lorsque l’on regarde les images de l’essai « casquette » de Liam Williams en début de match, les Français s’étant arrêtés de jouer par méconnaissance des règles du rugby. En effet, lors d’un renvoi gallois, le ballon a rebondi sans faire les 10 mètres réglementaires… mais c’est au-delà de la ligne des 10 m qu’un joueur gallois a repris le ballon, rendant dès lors valable le coup de pied de remise en jeu. Comme quoi, dans le doute, il ne faut jamais s’arrêter de jouer…
Les causes de la défaite
Le XV de France à l’œuvre pendant le tournoi des VI Nations correspond à un effectif relativement jeune. Cette équipe a donc une marge de progression énorme. De plus, malgré des déconvenues, il est indéniable qu’elle a montré de très belles choses. Dans l’ensemble, on retiendra des fautes techniques individuelles trop nombreuses : l’en-avant est venu couper, contre la pays de Galles notamment, plus d’une action. Lors du dernier match, les Bleus auront en tout abandonné 22 ballons aux Gallois. À ce titre, il est intéressant de prendre connaissance de la conférence de presse donnée par le sélectionneur Brunel et son capitaine Bastareaud :
Mais les faits sont têtus et, aux yeux de l’histoire, seuls les résultats comptent, car ils restent dans les annales. Si l’Irlande réalise le Grand Chelem et l’Italie l’exact inverse avec zéro victoire et la cuillère de bois, la France ne termine que 4e. Difficile de se rassurer en disant que l’Angleterre, jusqu’alors tenue pour la 2e meilleure équipe du monde, termine en avant-dernière position, soit juste derrière l’Hexagone… Quand on sait que les Bleus étaient derniers en 2013 et n’ont jamais eu mieux que la 3e position depuis, on peut se poser la question du niveau réel de la France. Le pays de Galles finit logiquement deuxième, tandis que l’Écosse crée la surprise en s’emparant de la 3e place du podium avec trois victoires et 13 points.
Un changement de sélectionneur ?
On se rappelle que Guy Novès, sélectionneur de l’équipe de France en 2015-2017, aura été limogé dans des circonstances troubles après moins de deux années mandat. Le motif invoqué : l’absence de résultats, avec 15 défaites en 21 matches. Pourtant, l’ancien entraîneur toulousain avait placé la France à la 5e position du tournoi en 2016, puis à la 3e en 2017 (meilleur classement depuis 2011 !).
Jacques Brunel, ancien bras droit du patron de la FFR Bernard Laporte, ne fait pour l’instant guère mieux. Samedi, ses choix ont été critiqués par divers commentateurs, notamment à cause de la sortie tardive d’un Thrin-Duc en très mauvaise forme (touche non trouvée sur pénalité, coup de pied contré, passe en avant dans son camp, pénalité manquée, etc.) et de celle, précipitée, de Machenaud qui aurait pu transformer la pénalité de la victoire à la 68e minute. Finalement, le changement complet de la charnière et de nombreux remplacements en peu de temps auront déstabilisé la stabilité de l’équipe pour la fin de match. L’équipe de France est donc toujours en quête de solutions…