À l’orée des JO 2024, une inquiétude grandissante entoure la tenue des épreuves de triathlon et de nage en eau libre dans la Seine pour cause de pollution. Athlètes, ONG et responsables politiques se confrontent quant à la qualité de l’eau.
Le défi d’une seine praticable pour les jo
Depuis plusieurs décennies, la Seine, célèbre fleuve qui traverse la ville de Paris, est au coeur de nombreuses promesses de baignades publiques. Après Jacques Chirac en 1990, c’est Anne Hidalgo et Emmanuel Macron qui ont exprimé leur volonté de se baigner dans le fleuve. Ces personnalités politiques s’emploient à rassurer le public et surtout les athlètes quant à la qualité de l’eau, alors que deux disciplines olympiques, le triathlon et la natation marathon, sont prévues dans la Seine.
Les épreuves Test de natation en eau libre en août 2023 ont cependant été annulées en dernière minute suite à un constat de la Fédération française de natation : une qualité d’eau « en dessous des normes acceptables ». À moins de trois mois de la cérémonie d’ouverture des JO, la question de la qualité de l’eau de la Seine pour ces épreuves reste donc en suspens.
La question de la santé des athlètes
Le risque sanitaire pour les athlètes est au coeur des préoccupations. En août 2023, avec l’annulation des épreuves Test, le dépassement du seuil autorisé de la bactérie Escherichia coli était pointé du doigt. Principale responsable : la météo, avec d’importantes précipitations provoquant le débordement des égouts parisiens.
Face à ces interrogations, le Comité International Olympique (CIO) prévoit un décalage des épreuves si la Seine se révèle impropre à la pratique le jour J. Certaines ONG, comme Surfrider Fondations, ont tiré la sonnette d’alarme en réalisant des prélèvements dont les résultats auraient montré que l’eau de la Seine était polluée et de mauvaise qualité pour la majorité des échantillons testés, indépendamment des conditions météorologiques.
Des mesures contre la pollution de la Seine
Optimiste quant à la tenue des épreuves dans la Seine, Marc Guillaume, préfet d’Île-de-France, assure que de nombreuses actions ont été entreprises pour améliorer la qualité de l’eau. L’une des solutions majeures concerne la gestion des eaux pluviales : un bassin de retenue de 50 000 m3 a ainsi été construit à Austerlitz, pour un coût estimé de 90 millions d’euros.
D’autre part, le préfet a critiqué les résultats de Surfrider, arguant que les prélèvements avaient été réalisés hors saison estivale, tandis que les unités de traitement des eaux ne sont pas en fonction durant cette période.
Anne Hidalgo, quant à elle, prévoit de participer à un grand plongeon en juin 2024 pour convaincre les derniers sceptiques.
Des épreuves maintenues, malgré les doutes?
Ainsi, malgré les controverses, l’État semble décidé à maintenir les épreuves de triathlon et de natation marathon dans la Seine. Cependant, la question de la qualité de l’eau reste préoccupante et met en lumière le défi de dépollution des eaux urbaines pour rendre la baignade possible.
Alors que les JO 2024 approchent à grands pas, assisterons-nous à un tour de force en termes de dépollution, ou bien ces épreuves donneront-elles lieu à de nouvelles controverses ? La tenue de ces épreuves dans la Seine, est-ce un pari audacieux ou un risque inutile pour la santé des athlètes ?