Face à des projets gouvernementaux visant à renforcer la surveillance financière des clubs sportifs, le monde du football italien monte au créneau. Clubs, Fédération et Ligue professionnelle s’opposent à ce qu’ils perçoivent comme une intrusion dans leur autonomie, suscitant une tension palpable entre le sport et le politique.
Une opposition unanime des clubs italiens
Dans une opposition unanime et collective, les acteurs du football italien se sont levés contre un projet du gouvernement italien visant à instaurer une instance de surveillance financière des clubs. À l’issue d’une réunion organisée en urgence par la Lega Serie A, les vingt clubs impliqués dans le Championnat italien ont dénoncé ce projet, soulignant leur souhait de préserver l’autonomie du système sportif face aux interventions politiques. La volonté d’exiger une autonomie totale de la Lega Serie A par rapport aux autorités sportives a été réaffirmée, sous-tendant la volonté de préserver le champ sportif de la surveillance gouvernementale.
La Fédération italienne s’affirme contre ce projet
La Fédération italienne de Football (FIGC) n’est pas en reste et exprime également son inquiétude face à ce projet. Gabriele Gravina, le président de la FIGC, déclare que le projet entrave l’indépendance de la Covisoc, une instance actuelle de la FIGC chargée de la surveillance des comptes des clubs de Serie A. Selon lui, l’instauration d’une agence gouvernementale dédiée à la supervision économique et financière des clubs sportifs altèrerait la dynamique actuelle et porterait atteinte à l’autonomie de la fédération.
La justification du gouvernement italien
Face à ces vives réactions, le pouvoir exécutif italien n’est pas resté sans voix. Andrea Abodi, le ministre des sports, insistait sur la nécessité de cette instance en réponse à l’ampleur de la fraude fiscale observée dans le monde du sport. En effet, selon lui, un montant d’impôts et de cotisations de 100 millions d’euros n’aurait pas été déclaré par les clubs de football et de basket de première, deuxième et troisième divisions durant les 18 à 24 derniers mois. Malgré ces accusations, M. Abodi a semblé vouloir apaiser les tensions en précisant que le processus d’attribution des licences pour les Championnats restera aux mains de la FIGC.
Le monde du basket également concerné
Cette tension ne se limite pas au monde du football. Les instances du basket italien, y compris la Fédération italienne et la Ligue professionnelle, ont également réagi négativement à ce projet. Elles s’inquiètent des mêmes risques quant à leur autonomie et soulignent la nécessité de préserver leur indépendance face aux interventions gouvernementales.
Une impasse entre le sport et la politique ?
L’annonce de ce projet suscite un débat animé entre le sport et le politique en Italie. Elle met en lumière la tension sous-jacente entre les deux sphères, minées par des enjeux de pouvoir et de contrôle. Face à la surveillance financière des clubs, le football et le basket italiens brandissent la bannière de l’autonomie. Mais au-delà des passions, ne doit-on pas s’interroger sur l’équilibre à trouver entre autonomie et régulation dans le monde du sport?