Pour atteindre l’ambitieux objectif des JO 2024, l’Agence nationale du sport (ANS) a recruté des entraîneurs étrangers pour diriger plusieurs équipes de France. Si les performances des Jeux viendront corroborer cette stratégie, les premiers résultats sont encourageants.
Un modèle sportif en quête de revitalisation
Dès 2022, l’Agence nationale du sport (ANS) a pris une décision audacieuse pour relancer le sport français en vue des JO 2024 : intégrer des entraîneurs étrangers à la direction de plusieurs équipes nationales. La France aspira à se hisser à la 5e place du tableau des médailles, un objectif ambitieux fixé par le président Emmanuel Macron. Cependant, les défaillances structurelles des Fédérations sportives et le pessimisme de figures emblématiques telles que Florent Manaudou et Teddy Riner témoignaient d’un certain essoufflement. « La France n’est pas un pays de sport », déplorait Florent Manaudou, faisant écho à un sentiment de stagnation et d’inefficacité.
La réponse de l’ANS, sous la houlette de Claude Onesta, manageur général de la haute performance, et de Yann Cucherat, manageur de la préparation des Jeux de Paris, a été claire et résolue. Le « plan coachs » lancé en 2022 visait à insuffler du sang neuf dans le paysage sportif français. Pour Claude Onesta, cette démarche se justifiait pleinement : « Parfois, aller chercher l’expertise chez les autres quand on ne l’a pas est une solution. »
Des résultats prometteurs
Deux ans après la mise en place de cette initiative, les résultats commencent à se faire sentir, malgré une présence limitée d’entraîneurs étrangers dans l’ensemble du dispositif (une dizaine sur plus de 200 techniciens soutenus). Leur contribution semble déjà porter la France vers de meilleurs espoirs pour surpasser son bilan des JO de Tokyo 2021 (8e place avec 33 médailles).
En natation, l’arrivée de Jacco Verhaeren en tant que directeur des équipes dès septembre 2021 a reconfiguré l’approche de l’équipe. Après une performance décevante à Tokyo 2021 (une seule médaille d’argent pour Florent Manaudou sur 50 m nage libre), Verhaeren a instauré un cadre de travail clair et rigoureux. Michel Chrétien, responsable des nageurs à l’Institut national du sport (INSEP), souligne : « Il y a désormais une capacité à appliquer les règles fixées dès le départ. On agit en équipe et on cherche la performance collective. »
L’internationalisation comme moteur de succès
L’exemple de Jacco Verhaeren n’est pas isolé. En tir à l’arc, la nomination du Sud-Coréen Oh Seon-tek, considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs au monde, a révolutionné les pratiques des archers français. Sous sa direction, les séances d’entraînement ont gagné en régularité et en intensité. Le focus mis sur la préparation mentale et la rigueur a mené les archers français à un doublé en or par équipes aux championnats d’Europe en mai dernier.
Le volley-ball féminin constitue une autre illustration du bénéfice d’une direction étrangère. Emile Rousseaux, le sélectionneur belge, a métamorphosé les Bleues, les faisant passer de la 56e à la 16e place mondiale. Son approche a favorisé l’émergence d’une synergie jusqu’alors absente au sein du groupe. Actuellement, l’équipe féminine dispute la première Ligue des nations de son histoire, un accomplissement notable.
Quelques ombres subsistent, comme le recul de l’équipe masculine de volley-ball menée par l’Italien Andrea Giani. Cependant, ces cas isolés ne ternissent pas la globalité des progrès constatés. Le sport français sera confronté à un test capital lors des JO 2024, mais les indicateurs sont prometteurs.
Vers un avenir rayonnant pour le sport français ?
La stratégie de l’ANS de recruter des entraîneurs étrangers marque un tournant significatif dans la préparation des JO de Paris 2024. Conjointement avec les talents locaux, ces experts venus d’ailleurs apportent une nouvelle dynamique et des méthodes éprouvées qui semblent déjà porter leurs fruits.
Alors que les Jeux approchent de leur point culminant, une question demeure : cette stratégie d’ouverture et d’internationalisation du sport français réussira-t-elle à instaurer un modèle pérenne et innovant, capable de propulser la France vers les sommets du tableau des médailles ?