Valentino Mazzola, histoire d’un joueur italien, variations sur la tragédie italienne
Valentino Mazzola était bien plus qu’une simple étoile, il était une galaxie à lui tout seul, l’un des meilleurs footballeurs que le monde n’ait jamais vu naître. Son parcours est exemplaire, lui le capitaine, l’âme et le cœur d’Il Grande Torino, l’autre équipe de Turin qui surclassait alors son voisin et dominait le football dans les années 1940. Il Barone était certainement le plus fort au sein de cette majestueuse équipe qui comptait notamment dans ses rangs, les Martelli, Ballerin, Gabetto et autre Menti, tous de merveilleux talents. D’ailleurs ce sont ces mots de Mazzola qui sont passés à la postérité, pour lui le « football sera toujours un jeu à onze joueurs », ce à quoi ses collègues lui répondirent que lui représentait la moitié des onze.
De l’ordinaire à l’extraordinaire
La carrière de Valentino Mazzola ne débute pas franchement de manière traditionnelle, et c’est dans le cadre peu clinquant d’une équipe d’entreprise qu’Il Barone commence à faire parler de lui. Il a alors 19 ans, son père vient de mourir, et lui, l’homme de la famille, se doit de subvenir aux besoins de sa famille, si bien qu’il se fait embaucher chez Alfa Romeo. Son style et son volume de jeu très important, il est souvent considéré comme un milieu de terrain moderne, ne tardèrent pas à attirer l’attention de nombreux clubs de Serie A. C’est à Venezia qu’il signera finalement : là, il commencera à se constituer un palmarès, ce fut par ailleurs la meilleure période footballistique pour Venise. Mais c’est sa rencontre avec Ezio Loik, et surtout leur entente parfaite au milieu de terrain qui va décider le Torino d’investir sur les deux jeunes talents.
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Valentino Mazzola et le Torino, c’est une symbiose parfaite et constante, un duo qui les mènera tous au Ciel. Le succès d’Il Barone au Torino fut immédiat, puisqu’il remporta le Calcio en 1943, 1945, 1947, 1948 et 1949. L’équipe Il Grande Torino est considérée comme l’une des plus fortes n’ayant jamais jouée, au niveau par exemple de La Machina de River ou de l‘Orange Mécanique néerlandaise. L’équipe était si forte que parfois même la Nazionale était composée de 10 joueurs du Torino sur les onze présents. Valentino, lui, était le cœur de cette machine, considérée par certains comme les premiers émois du football total : il avait la passion, le dévouement, et le talent, Il Barone était un milieu complet, à la fois récupérateur, créatif et finisseur.
La tragédie de Superga et héritage
En mai 1949, le Torino se déplaçait à Lisbonne pour un match amical contre le Benfica et aussi parce que le Torino espérait signer un talent du nom de Francisco Xisco Ferreira. Mais pour le Torino comme pour Xisco, le destin en décida autrement. Lors du vol retour, l’avion, pris dans une tempête, s’écrasa sur la basilique de Superga, tuant 31 personnes dont 18 joueurs de l’équipe professionnelle. Ce fut un des jours les plus sombres de l’histoire du football italien, une perte monumentale pour l’ensemble de la planète foot, « le plus grand joueur italien de tous les temps, il était capable de porter l’équipe à lui tout seul » dixit le sélectionneur italien, champion du monde, Enzo Bearzot.
L’héritage, c’est son fils, Sandro Mazzola, il n’avait que six ans lorsque son père est mort. Sandro fit ses débuts en 1961, et sa carrière, exemplaire, donna un sentiment de continuité, comme si le fils avait décidé de perpétuer la mémoire et le talent de son père, en devenant lui-même une légende.
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