Pour surfer sur des vagues géantes, direction Nazaré, au Portugal, la nouvelle terre sainte des surfeurs à la recherche de gros swell !
Avez-vous déjà vu le film « Point Break » avec Patrick Swayze et Keanu Reeves ? Souvenez-vous de Bodhi, le personnage interprété par Swayze qui est à la quête de la vague ultime ? Et si l’on vous disait qu’une de ces vagues monstres existe bel et bien ? Et si l’on vous disait que cela se passe au Portugal, à Nazaré plus précisément ?
Depuis toujours, les plus grands surfeurs du monde ont cherché et continuent de chercher le « spot » idéal où ils pourront affronter une vague gigantesque, pour vivre le grand frisson et réaliser ce que l’on appelle la « wave ride », la chevauchée sur la vague. À Nazaré, ces professionnels de la vague ont trouvé leur maîtresse.
Nazaré, un spot de renommée internationale
La ville de Nazaré, perchée à 118 mètres d’altitude, se situe dans la région Nord-Ouest du Portugal, à 10 km près d’Alcobaça, de Caldas da Rainhas et de Marinha Grande. Elle s’étend sur près de 83 km² et compte habituellement 15.200 habitants en comptant l’agglomération.
Habituellement car, durant les mi-saisons, la population s’intensifient un peu du fait de l’arrivée de nombreux surfeurs et amateurs de surf qui viennent assister à un spectacle ahurissant, celui des vagues les plus grosses sur lesquelles un surfeur peut se démener.
Effectivement, le canyon sous-marin de Nazaré (Canhão da Nazaré) qui se trouve au large de Nazaré est aujourd’hui un spot de surf reconnu mondialement par les amateurs et professionnels du surf car les records des plus grosses vagues sur lesquelles on peut surfer sont souvent battus.
L’une des plus importantes fut celle de ce janvier 2013 dont la hauteur fut estimée à près de 30 mètres de haut. Le surfeur Garrett McNamara s’était collé à la tâche :
Une configuration atypique
Chaque année, la ville de Nazaré accueille des vagues hors normes. Ce phénomène très impressionnant est du à la présence du canyon de Nazaré, un canyon sous-marin long de 100 kilomètres et dont la profondeur atteint jusqu’à 5 kilomètres et qui vient se terminer sur les côtes de la ville de Nazaré elle-même, près du Promontório do Sítio, une falaise haute de 110 mètres sur laquelle se trouve un site religieux qui attire des pèlerins. Mais c’est près de l’ancien phare de Nazaré que les spectateurs viennent regarder les surfeurs et les vagues s’écraser sur la Praia do Norte.
Alors que l’eau semble en apparence calme, des vagues soudaines peuvent se former, suscitant effroi, admiration, fascination et cela dure depuis des décennies.
De part cette configuration singulière, toute la houle de l’océan se concentre vers Nazaré où elle vient frapper la côte sans être freinée, avec une énergie telle que les vagues dépassent en moyenne les 20 mètres (soit l’équivalent d’un immeuble de 5 étages, juste pour dire).
En l’espace de trois années, la ville de Nazaré est devenue un point incontournable du monde du surf. Aujourd’hui, les curieux et autres amateurs de surf viennent du monde entier et s’installent par centaines sur la falaise de Nazaré, criant dans le vide face aux vagues et admirant le spectacle marin naturel des vagues de Nazaré.
Une technique et une planche spéciales pour surfer les grosses vagues
Pour se lancer sur une vague haute de 20 mètres ou plus, il ne suffit pas de pagayer. Pour atteindre ces grandes vagues, les surfeurs ont inventé le remorquage du surf, dans lequel un JetSki les attelle vers la prochaine houle, puis les lance dans la vague, comme un lance-pierre.
Mais cela ne suffit pas, la planche de surf elle-même doit être repensée pour survivre à une vague monstre. « La chose principale ici est qu’il y a tellement de clapots, que lorsque votre planche frappe l’eau… c’est comme du ciment » affirme Garrett McNamara. Une merveille robuste qui peut résister à la force brute des vagues gigantesques a donc été conçue par les ingénieur de chez Mercedes-Benz, sponsor de McNamara.
La moitié avant est beaucoup plus costaud mais aussi plus flexible pour éviter que la planche ne se tordre dans la descente. À l’arrière, la planche possède le poids et la rigidité nécessaire pour résister à la puissance de la vague. Au milieu, la planche a été alourdie, pour éliminer la différence de poids entre l’avant et l’arrière. Bref, une planche de surf basique ne suffit pas ici à Nazaré.
Entre enfer et paradis
Pour les surfeurs, ce coin de la planète est à la fois un petit paradis pour les amoureux du surf et de la glisse en règle générale mais aussi un paysage infernal. Se retrouver sur la pente descendante d’une de ces vagues monstrueuses, c’est avoir l’impression de plonger dans un gouffre sans fond, c’est se pencher au-dessus d’un abysse en restant le plus longtemps possible sur une des vagues les plus démesurées du globe, née de la rencontre de l’océan Atlantique et du canyon de Nazaré.
De nombreux surfeurs se sont d’ores et déjà illustrés sur les vagues géantes de Nazaré mais un nom résonne dans la tête de tous les amateurs de ce sport : Garrett McNamara. En 2011, il dévale alors la plus grosse vague au monde qui n’est jamais été surfée (23 mètres). Il récidive en 2013 sur une vague de 30 mètres, cette fois non homologué. L’hawaïen est une légende ici car c’est lui qui a placé Nazaré sur la carte du monde : « Je ne surfe pas pour les records, j’essaie surtout de faire connaître l’endroit. »
Un autre surfeur, Carlos Burle, s’est illustré en octobre 2013 en voulant battre le record de McNamara mais il n’est pas parvenu à réussir cet exploit, même s’il s’en est approché.
Enfin, il ne pas oublier l’exploit extraordinaire du français Benjamin Sanchis. Originaire d’Hossegor, le surfeur a vécu ce que l’on appelle un « swell » incroyable qui faillit le tuer, tout simplement.
Alors qu’il était en train de tenter de surfer sur une des vagues de Nazaré, le Français a chuté de sa planche et a heurté un clapot qui l’a fait tomber la tête la première dans l’eau. Il a alors ricoché sur l’eau sans toutefois la pénétrer car il portait 2 gilets de sauvetage qui l’empêchait de couler.
Alors qu’il relevait les yeux et la tête, il vit ce que l’on nomme un tube immense lui passer par-dessus la tête. La vague l’a alors emporté d’un trait, le bringuebalant dans tous les sens. Sans les gilets il se serait noyé, et la vague l’a alors poussé et l’a éloigné de l’impact assourdissant et brutal. Quand il reprit ses esprits, extrêmement fatigué, Benjamin Sanchis vit que sa planche était cassée en deux.
Nazaré peut être un formidable spot de surf mais il n’en demeure pas moins que l’océan garde sa nature imprévisible et que les vagues, aussi grosses soient-elles, peuvent être un danger à ne pas ignorer, que l’on soit un professionnel ou un amateur de la glisse.
Comment aller à Nazaré ?
Le spot de Nazaré se trouve à 1h30 de route environ de Lisbonne, la capitale du Portugal. La ville est desservie par l’autoroute de l’Ouest A8, qui relie la A36 à proximité de Lisbonne à la A1 à proximité de Leiria. Il est également possible de rejoindre Nazaré en train via la gare de Valado dos Frades (à 5 km de Nazaré), où l’on trouve des trains vers/depuis Lisbonne, Porto et Coimbra.
Enfin, les deux aéroports les plus proches sont ceux de l’aéroport international de Portela (Lisbonne) situé à 117 km de Nazaré, et l’aéroport Francisco Sá-Carneiro (Porto), à 224 km.